Par Gérard SACCOCCINI
conférencier – Président de Tourrettes Héritage
Avec son goût profond pour les diableries, sa verve mystique, ses visions infernales et scènes d’apocalypse, Jérôme Bosch formule un vocabulaire pictural qui prend au pied de la lettre les dictons populaires en les donnant à voir et non plus à lire ! Face aux grandes peurs de l’au-delà de la fin du 15ème siècle, sa verve fantaisiste est largement reprise et exploitée par Bruegel l’Ancien avec un sens supérieur du réalisme des sujets et une nature moralisatrice qui s’accordent à ces temps d’interrogations religieuses.
Conférence 21 mai 2025 18h00 salle du Coulet
LA CONFÉRENCE DE D'ANDRÉ ROSENBERG (INDISPONIBLE) EST REPORTÉE
ET REMPLACÉE PAR CELLE DE GÉRARD SACCOCCINI
en marge de la conférence :
JÉRÔME BOSCH (1450/1516)
Peintre hollandais du XVe siècle, Jérôme Bosch est connu pour ses œuvres atypiques empreintes de religion comme Le Jardin des délices ou Le Jugement dernier.
Jérôme Bosch, de son vrai nom Jheronimus Van Aken, est un peintre néerlandais né vers 1450 à Bois-le-Duc une commune des Pays-Bas. On sait peut de chose sur son parcours mis à part qu'il n'était rattaché à aucune école artistique. Toutefois, on pense qu'il est issu d'une famille modeste, et que son père, lui-même peintre, l'aurait fortement influencé. Jérôme Bosch entre dans l'aristocratie par son mariage en 1478 avec la fille d'une famille de notables de Bois-le-Duc. Son implication dans la confrérie de Notre-Dame, une puissante association religieuse locale dont il devient le peintre attitré, lui procure alors les finances nécessaires pour créer en toute sérénité.
Ses œuvres, à forte connotation mystique se caractérisent par la mise en scène de figures satiriques inspirées des bestiaires du Moyen Âge. Parmi les plus marquantes, on retient Le Jugement dernier, un triptyque sur la confrontation christique de l'enfer et du paradis, et Le Portement de Croix, vraisemblablement exécutée à la fin de sa vie. Quelques œuvres, comme Les sept péchés capitaux, Le Chariot de foin et Le Jardin des délices, sont conservées au musée du Prado à Madrid. Si son univers, à la fois réaliste et symbolique, tranche nettement avec celui de la plupart de ses contemporains renommés, comme Van Eyck, Dürer ou Léonard de Vinci, il inspire plusieurs artistes, comme Bruegel. Son style est repris par les surréalistes du XXe siècle. Jérôme Bosch meurt vers 1516 à Bois-le-Duc.
On attribue aujourd'hui à Jérôme Bosch près d'une vingtaine de peintures et une dizaine de croquis. La plupart de ses tableaux traitent de thèmes religieux voire mystiques. Plus précisément, il dépeint une vision très pessimiste de l'être humain, qu'il considère foncièrement mauvais et dont les vices sont à l'origine de la plupart des maux de l'humanité. Il fait également de nombreuses références à l'Enfer, mais aussi à l'alchimie ou encore la sorcellerie. L'œuvre artistique de Jérôme Bosch a fait l'objet d'études de plusieurs historiens de l'art réputés comme Wilhelm Fraenger ou Hans Belting. Un documentaire est sorti en 2016 intitulé "Jérôme Bosch, touché par le diable" afin de célébrer les 500 ans de la mort de ce peintre fasciné par le Mal.
le jugement dernier
Le Jardin des délices a été vraisemblablement réalisé par Jérôme Bosch entre 1494 et 1505. Chaque panneau du triptyque représente une scène distincte. A gauche le Paradis, un endroit idyllique où l'harmonie semble régner, avec l'union des premiers êtres humains Adam et Eve, sous la supervision de Dieu. Au centre le monde terrestre, dépeint par l'auteur comme un lieu décadent où l'humanité emplie de vices et de péchés se livre à des pratiques étranges aux côtés d'animaux réels aux dimensions insolites. Enfin à droite l'Enfer, qui est dépeint comme un lieu cauchemardesque où d'autres humains expient leurs crimes et subissent des tortures insolites aux côtés d'animaux monstrueux.