

Grotte Chauvet. Chevaux et rhinocéros (-31 000) La grotte Chauvet, située en Ardèche (France), offre une illustration de ces très anciennes peintures qui remontent à 31 000 ans.

Grotte d'Altamira. Bison (-15 000) La Grotte d’Altamira, située en Espagne, près de Santander, recèle l’un des plus importants ensembles picturaux de la préhistoire. Il s’agit principalement de représentations animales très réalistes.

Gravures rupestres d'Haljesta (néolithique) Cette image est un assemblage de sept photographies de gravures découvertes sur des rochers à Haljesta en Suède. Rangée supérieure : scène de labour avec bœufs à gauche, archer au centre et scène de pêche à droite. Rangée centrale : procession puis empreintes. Rangée inférieure : homme avec chien à gauche, navire à droite.

Cette fresque provient d’un tombeau de Thèbes et représente un jardin dans lequel se trouve un bassin avec des poissons. Les différentes variétés d’arbres sont juxtaposées verticalement ou horizontalement. Le bassin est ajouté au centre. Un enfant pourrait utiliser cette méthode pour représenter tout ce qu’il voit sur une même feuille de papier.

Papyrus de Hounéfer, détail (v. –1310), 550 × 39 cm, British Museum, Londres Plusieurs scènes successives sont représentées. A gauche, le dieu Anubis, à tête de chacal, accompagne un homme mort, le scribe Hounéfer, en blanc. Scène suivante : le dieu Anubis effectue la pesée du cœur de Hounéfer. Au centre, le résultat de la pesée est consigné par le dieu Thot à tête d’ibis. Ensuite, Hounéfer est présenté par le dieu Horus, à tête de faucon, au sanctuaire d’Osiris (visage vert), dieu des enfers et des morts. En haut de l’image sont représentés les quatorze dieux égyptiens assis. Ils doivent juger le mort. Ce papyrus de 550 cm a été découpé en huit parties pour une meilleure conservation. Initialement, il s’agissait d’un rouleau destiné à être déposé dans le tombeau du défunt. Le scribe Hounéfer était probablement un personnage important de l’administration royale. La représentation de profil du visage des personnages et la représentation de face du corps sont caractéristiques de l’art égyptien. Il s’agit tout simplement de dessiner le mieux possible, selon les règles strictes en vigueur à l’époque. Aucune originalité n’est attendue des artistes. Bien au contraire, ils doivent scrupuleusement respecter des modèles intangibles.

Stèle égyptienne figurant un patient victime de la polio. XVIIIe dynastie (1403-1365 av. J.-C.)

Vase du Dipylon (8e siècle av J.-C.) Hauteur, 108 cm, Metropolitan Museum of Art, New York Découvert dans le cimetière du Dipylon, à Athènes, ce vase de grande dimension est une urne funéraire qui contenait des offrandes faites au défunt. Les motifs géométriques subsistent, mais deux frises représentent un cortège funèbre. Par contre, aucune évocation de l'au-delà, contrairement à la peinture égyptienne.

Achille et Ajax jouant aux dés (v. 540 avant J.-C.) Hauteur 61 cm, signé par Exekias, musée du Vatican, Rome Achille et Ajax sont des héros légendaires de la guerre qui opposa Sparte à Troie. Ils jouent aux dés tout en gardant leurs lances à portée de la main. A cette époque (6e siècle avant J.-C.), les scènes mythologiques sont devenues un motif dominant de la décoration des amphores. Le style à figures noires est apparu dès le 7e siècle. Les personnages restent encore représentés de profil comme dans la peinture égyptienne.

Le départ du guerrier (v. 510-500 avant J.-C.) Hauteur 60 cm, signé par Euthymidès, Staatliche Antikensammlungen und Glyptithek, Munich A la fin du 6e siècle apparaissent les vases à figures rouges qui vont ensuite devenir la norme. Un guerrier se prépare à partir pour la guerre et revêt son armure. Les personnes qui assistent le guerrier sont représentées de profil, mais le guerrier lui même est de face. Son pied droit est de profil, mais le gauche est de face. Il est alors nécessaire d'utiliser la technique du raccourci pour se rapprocher de ce que capte l'œil humain.

Le départ du guerrier, détail (v. 510-500 avant J.-C.) Le pied gauche du guerrier est raccourci conformément à la vision humaine. Les orteils sont figurés par cinq petits cercles. L'artiste ne s'est pas contenté des formes conventionnelles, compréhensibles par l'observateur de l'époque. Il a cherché à dépasser la narration par l'image pour montrer ce que l'on voit véritablement en regardant un pied de face. Ce détail marque une étape essentielle, mais il faudra attendre la Renaissance au 15e siècle pour en développer les conséquences. Le raccourci n'est pas la perspective.

Fresque de la villa des Mystères, Pompéi (v. 60 avant J.-C.) La villa des Mystères est située aux abords de Pompéi et non pas dans la ville. L'une des pièces est décorée d'une grande fresque murale qui semble, selon les spécialistes, relater un rituel de purification en relation avec le culte de Dionysos. Les scènes se succèdent tout autour de la pièce, sur un fond rouge. Les personnages sont représentés sur un sol formé d'une étroite bande de couleur verte. Dans la partie haute, une frise borde la fresque.

Pêches et carafe d'eau, Herculanum (v. 50 avant J.-C.) Peinture murale, Musée archéologique national, Naples Au premier abord, on pourrait se croire en présence d'une nature morte post-Renaissance. Le rendu de l'eau dans la cruche est remarquable. Mais il manque un traitement satisfaisant de la lumière. D'où vient-elle ? Il n'est pas possible de le dire. Le talent du peintre donne malgré tout à l'ensemble une vérité saisissante.

Portrait de jeune homme, Fayoum (2e siècle après J.-C.) Encaustique sur panneau de bois, 33 × 18,3 cm, Metropolitan Museum of Art, New York Le plus important ensemble de portraits d'origine romaine a été trouvé au Fayoum en Basse-Egypte. Leur conservation est due à deux facteurs. D'abord, les Égyptiens fixaient le portrait sur le corps momifié du défunt. Ensuite, la technique utilisée est celle de l'encaustique : les pigments sont mélangés à de la cire chaude. Le mélange possède une très longue durée de conservation. Ce portrait d'un jeune garçon, très réaliste, suppose un savoir-faire de haut niveau. Les reflets de la lumière sur le visage n'ont pas été négligés.

La multiplication des pains et des poissons (v. 520) Mosaïque, Basilique San Apollinare Nuovo, Ravenne Les basiliques de style byzantin comportent des mosaïques représentant l’empereur ou des scènes religieuses. Ici, Jésus-Christ accomplit le miracle de la multiplication des pains et des poissons. Il parvient ainsi à nourrir plusieurs milliers de personnes. A cette époque, Le Christ est un jeune homme sans barbe et aux cheveux longs.

Le Christ Pantocrator (v. 1180) Mosaïque, cathédrale de Monreale, Sicile Le mot latin pantocrator signifie maître de tout, tout puissant. Cette représentation majestueuse du Christ est courante dans l’art byzantin et s’oppose à celle du Christ souffrant, privilégié par l’art occidental. Dans sa main gauche, le Christ tient une page de l’Évangile selon saint Jean qui indique : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres. » La cathédrale de Monreale a été fondée par le roi normand William de Sicile (1154-1189) en 1174. Elle témoigne de l’influence considérable et durable de l’art byzantin au-delà des frontières de l’Empire d’Orient.

Andreï Roublev. La Trinité de l'Ancien Testament (1410) Tempera sur bois, 142 ×114 cm, Galerie Tretiakov, Moscou Andreï Roublev (v. 1360-1428) est un moine russe et un peintre d’icônes qui perpétue jusqu’au 15e siècle la tradition byzantine. Le sujet, extrait de l’Ancien Testament, est la visite de trois pèlerins à Abraham aux chênes de Mamré. Ces personnages figurent pour le peintre la Sainte-Trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit). La douceur émane des visages et des gestes. Le choix des couleurs illumine le tableau. La symétrie de la composition est typique de l’art byzantin.

Évangéliaire de Lindisfarne (v. 650-750) Enluminure, 34,3 × 23,5 cm, British Library, Londres Cet évangéliaire est l’un des grands chefs-d’œuvre de l’enluminure. Il fut créé au prieuré de Lindisfarne, petite île située sur la côte orientale de l’Écosse. Il est en général admis que l’évêque Eadfrith (mort en 721) en fut le créateur. La page reproduite ici est couramment appelée page-tapis. Il s’agit de motifs décoratifs, figuratifs ou non. Certains étant cruciformes, la signification religieuse transparaît. Des oiseaux stylisés apparaissent aussi dans les quatre figures géométriques encadrant le cercle central. Les autres pages sont ornés de portraits des évangélistes ou de calligraphies complexes. L’influence stylistique celtique est attestée par les spécialistes.

Fresque de Sant Climent de Taüll (v. 1123) Fresque transférée sur toile, Musée national d’art de Catalogne, Barcelone Cette fresque ornait l’abside de l’église Sant Climent de Taüll en Catalogne. Son auteur, appelé Maître de Taüll, est l’un des peintres les plus importants de l’art roman. Son identité est inconnue. La fresque représente un Christ Pantocrator entouré d’apôtres et de saints. Comme celui de la cathédrale de Monreale, il tient dans sa main gauche une page de l’Évangile selon saint Jean indiquant : « Je suis la lumière du monde ».

Tapisserie de Bayeux (1066-1077). Broderie, 0,50 × 70 m, Centre Guillaume-le-Conquérant, Bayeux Cette tapisserie est en réalité une broderie de fils de laine sur toile de lin. Il s’agit d’une pièce unique par sa taille et par son caractère narratif. Des scènes successives illustrent la conquête de l’Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, et sa victoire sur Harold II, roi d’Angleterre, le 14 octobre 1066 à la bataille d’Hastings. La scène ci-contre décrit la mort de Harold. A gauche (deuxième personnage), il est atteint à l’œil par une flèche. Au centre et à droite, un chevalier à cheval le tue.

Psautier de Saint-Alban (v. 1125) Enluminures sur parchemin, 27,6 × 18,4 cm, 209 folios reliés, Bibliothèque de la cathédrale, Hildesheim, Allemagne Un psautier est un livre de psaumes, c'est-à-dire de chants religieux. Ce manuscrit a été réalisé vers 1125 à l'abbaye Saint-Alban (Hertfordshire, Angleterre). Outre les psaumes, il contient un calendrier, une vie de saint Alexis et quarante miniatures pleine page. La miniature ci-contre est une nativité. Cette scène est omniprésente dans l’iconographie chrétienne. Elle concerne l’épisode mythique de la naissance de Jésus-Christ. Marie (mère) et Joseph (époux de Marie) sont représentés avec l’enfant Jésus.

Cimabue. La Vierge et l'Enfant en majesté entourés d'anges (v. 1290-95) Tempera sur bois, 427 × 280 cm, musée du Louvre, Paris Ce tableau est aussi appelé, en italien, La Maestà, c'est à dire La Vierge en majesté. Ce thème courant de l'iconographie chrétienne représente une Vierge majestueuse, sur un trône, entourée de personnages plus petits. Il s'agit ici de six anges. Les visages sont tous identiques, y compris celui de la Vierge. « Pourtant, c’est avec une douceur et une souplesse nouvelles que Cimabue modèle les visages, désormais empreints d'humanité véritable. Les drapés, non plus simplement dessinés, semblent se creuser, suivre les mouvements du corps ».

Giotto. La Lamentation sur le Christ mort (1303-05) Fresque, 185 × 200 cm, chapelle Arena, Padoue La Lamentation est un thème récurrent de la occidentale peinture appelé aussi Déploration du Christ. Le Christ est mort, allongé, et des personnages le pleurent avant sa mise au tombeau. Si le chagrin des anges (dans le ciel) semble relever de l’affectation, les humains qui pleurent le Christ sont beaucoup plus réalistes. Les jeux d’ombre et de lumière sur les rochers ou dans les plis des vêtements, très l’époque, rares à accentuent réalisme.

Giotto. Le mariage de la Vierge, détail (1304-06). Fresque, Chapelle Scrovegni, Padoue. Le grand prêtre (au centre) rapproche délicatement la main de la Vierge de celle de Joseph, afin qu'il puisse lui placer la bague au doigt. Marie baisse les yeux en signe d'humilité. Il s'agit bien d'une cérémonie de mariage totalement humanisée. Seules les auréoles entourant les têtes de Marie et Joseph indiquent la sainteté des personnages.

Giotto. Vierge à l'enfant (1320-30) Tempera sur bois, 85,5 × 62 cm, National Gallery of Art, Washington Ce panneau, provenant d’un polyptyque, introduit une dimension humaine dans la représentation de la Vierge. La relation mère-enfant est mise en évidence par le geste de l’enfant qui tente d’attraper la fleur que tient sa mère, comme le ferait n’importe quel enfant. Cet élément modifie la perception que l’observateur peut avoir de la Vierge, même si les visages restent plutôt conventionnels.

Bertram von Minden. Retable de Grabow, détail (v. 1379-83) Tempera sur bois, 266 × 726 cm, Kunsthalle, Hambourg Bertram von Minden, dit Maître Bertram, (v. 1340-1415) est un peintre allemand qui initie l’évolution de la peinture vers le gothique international. Le retable de Grabow, son œuvre majeure, a été réalisé pour l’église Saint-Pierre de Hambourg. Les quatre volets extérieurs comportent au total vingt quatre scènes bibliques, depuis la création du monde par Dieu jusqu’à la vie de Jésus. Les trois scènes ci-dessus représentent Dieu créant les végétaux, puis les oiseaux et enfin l’homme (Adam). Le visage de Dieu est assez expressif, mais surtout, ses postures maniérées mettent en évidence la parfaite aisance de cette création.

Ambrogio Lorenzetti. Effets du bon gouvernement sur la ville (1337-39)
Fresque, Palazzo pubblico, Sienne. L'opulence règne sur la ville et les artisans sont occupés par leurs activités productives. Un groupe de danseurs vient cependant égayer l'espace public. Ce paysage urbain est évidemment extrêmement idéalisé et ne comportent que palais et belles demeures. Les commanditaires étant les responsables politiques de Sienne, il était nécessaire de louer à l'excès leur réussite.